La dernière fois qu’on m’a dit que tel ou tel film était vraiment extraordinaire et qu’il fallait absolument le voir car c’était une formidable leçon de vie, c’était pour Les Petits Mouchoirs. Si vous avez lu ma critique de ce film, vous serez donc d’accord avec le fait que, désormais, je me méfie.
Effectivement, la critique et les spectateurs encensent véritablement le film « Intouchables » et après avoir vu quelques bande-annonces, je me suis dit qu’il serait bon de voir ce que ça donne et qu’il y avait de fortes chances que je rigolent tout le long du film.
De quoi parle le film ? Driss, jeune banlieusard doit régulièrement faire signer auprès de potentiels employeurs démarchés, des papiers stipulant le refus d’embauche afin qu’il puisse continuer à toucher les assedic. C’est donc tout naturellement qu’il se présente chez Philippe, riche parisien devenu tétraplégique suite à un accident de parapente. Il ne compte pas devenir l’aide-soignant à domicile que Philippe recherche, et tente d’expédier vite fait la rencontre. Pourtant, rien ne va se passer comme prévu et Driss va finir par faire un essai d’un mois.
Les débuts hésitants et peu volontaires laisseront place à un lien de plus en plus forts entre les deux hommes. Les deux mondes, que l’on sait totalement différents, vont tout de même se rejoindre sur des terres communes : celles d’une relation humaine exceptionnelle. Plus le temps passe et plus ils deviendront proches et complices.
Le film traite le sujet du handicap avec un certain humour. Presque tous les sujets taboo y passent mais à aucun moment on en est choqué. Le point clé du film réside d’ailleurs d’une séquence, courte, du film où Philippe, interprété par François Cluzet, va dire à son ami avec qui il a une discussion, qu’il recherche justement ce type de profil : une personne « sans pitié » qui ne s’apitoiera pas sur le sort du handicapé.
Et c’est là que le film est très fort : sur un sujet qui touche et/ou peu toucher tout le monde, à aucun moment nous n’éprouverons de la pitié ou nous serons choqués par les reflexions crues de Driss, joué par Omar Sy. Du début à la fin on est pliés de rire (j’ai jamais autant pleuré de rire dans un film) sans pour autant éclipser les lourds obstacles aussi bien physiques que moraux qu’un handicapé vit. La manière de traiter le sujet est donc très tournée vers l’humour et permet, à mon sens, d’être plus impliqués par le problème que s’il avait été traité avec empathie et « lourdesse » d’écriture.
Que cela soit dit, Intouchables réussit un véritable tour de force en abordant de manière aussi crue un sujet si difficile sans jamais faire culpabiliser le spectateur d’être valide. Une vraie réussite. Intouchables rentre dans le panthéon de mes films préférés grâce à cela, et je vous conseille fortement d’aller le voir tant il vous fera passer de bons moment avec un François Cluzet évidemment bon (il n’a probablement plus rien à prouver quant à son talent) et un Omar Sy qui sait faire rire mais aussi émouvoir dans les relations avec sa famille, même si l’écriture du film ne lui permet pas de s’exprimer pleinement sur ce sujet.
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