Depuis son annonce, GRIS a toujours attisé ma curiosité. Le manque de temps à y accorder a fait que je n’y ai joué que très récemment, hier pour être précis. Anand, Juliette et Morgane m’ont accompagné dans cette aventure poétique et enchanteresse pendant les 4 heures et 38 minutes qu’il aura fallut pour le terminer en ligne droite. Petit retour d’expérience.
GRIS s’articule autour deux piliers majeurs et totalement indissociables : la direction artistique visuelle très épurée et très aquarelle de Conrad Roset, et une bande son extraordinaire de Berlinist. Développé par Nomada studio en Espagne et édité par Devolver Digital, le jeu vous met dans la peau d’une femme qui a perdu sa voix, et qui va devoir parcourir un monde onirique et parfois dangereux, mais toujours à cheval entre sérénité et inquiétude. Ce monde représente ses propres tourmentes et craintes qu’elle va devoir affronter tout au long d’un jeu semé d’embûches et de puzzles.
Vous n’êtes pas très agile au début du jeu. Seul un saut vous permettra d’atteindre des plateformes en hauteur, tandis que vous serez davantage dans une phase d’assimilation de l’univers, de découverte et pendant laquelle vous subirez un peu le jeu, le temps bien sûr de vous y habituer. Les choses sérieuses vont vite arriver avec de nouvelles capacités que vous obtiendrez, vous permettant ainsi d’avancer encore plus. Je ne vous spoilerai pas, certaines de ces aptitudes n’ont franchement rien d’extraordinaire dans un jeu lambda, mais rappelez-vous : vous n’êtes pas dans un jeu comme les autres.
À la fin de chaque niveau, vous débloquerez une couleur qui viendra égayer le niveau suivant, lui donnant également un thème et vous plongeant, paradoxalement, dans un monde qui semblent vous absorber un peu plus à chaque pas que vous ferez. Cette incroyable attraction est rendue possible grâce à une esthétique visuelle douce mais caractérielle, et avec des musiques envoûtantes dont les rares absences vous angoisseront. Un tour de force que peu de jeu sont capables de faire et qui nous permet de passer un moment comme suspendu dans le temps.
Le gameplay n’est pas la force de GRIS ; je soupçonne même le studio d’avoir volontairement rendu celui-ci accessible afin de ne pas occulter ce qu’ils voulaient mettre en avant : l’ambiance. Et c’est sans surprise une réussite : les phases de plateformes ne sont pas très difficile, permettant ainsi de se concentrer sur les sons et couleurs qui nous entourent, tandis que les puzzles ne sont pas, eux non plus, insurmontables afin de ne pas frustrer le joueur ou la joueuse. J’admets cependant que nous étions quatre cerveaux.
GRIS est une réussite totale sur tout ce sur quoi il a misé : l’ambiance visuelle et musicale. Si l’on aurait peut-être aimé un peu plus d’audace dans le challenge, on ne peut pas reprocher aux développeurs de Nomada studio de vouloir se concentrer sur une expérience inoubliable, dont la longueur est parfaite pour un après-midi hors du temps. GRIS est disponible sur PC (Steam et GOG) et sur Nintendo Switch.
Article réalisé à partir d’un exemplaire commercial.
Le jeu me plaît tellement visuellement ♥ Et c’est typiquement le genre de jeux qui détendent comme Journey, Flower, Seasons After Fall même si les durées de vie ne sont pas équivalentes à Gris. Pour moi cela n’a pas d’importance que le jeu soit court si on passe un bon moment. Je me laisserai sûrement tenter. Merci beaucoup pour cet avis 🙂
C’est marrant, je vois tellement d’avis positifs et dithyrambique sur le jeu alors qu’il m’a complètement laisser de marbre. Je dois être mort à l’intérieur.