C’est grâce à Izneo et son service de BD numériques que je me suis ENFIN mis à la lecture de cette saga sur laquelle je louche depuis pas mal de temps déjà. Pourtant, je n’avais lu/vu que les premières pages grâce à l’aperçu gratuit, et feuillé rapidement en magasin (pour ne pas me spoiler) ; ce n’était donc pas gagné d’avance de me convaincre. Ceci dit, la patte graphique et la direction artistique m’intriguait, en plus de l’aspect science-fiction tout en restant rationnel et presque contemporain. En trois cycles de cinq album chacun (dont le dernier sortira probablement prochainement), j’ai été transporté dans une aventure originale et captivante, et ce malgré quelques défauts.
Cycle 1 : Aldebaran
Même si je m’étais promis de commencer la lecture lorsque j’aurais ma tablette (iPad ou sous Android, peu importe), je n’ai pas pu résister. Il faut dire que pour 9,90 €, j’ai pu dévorer les 14 albums de la saga : pourquoi se priver ? Je ne vais pas vous décrire en détail l’histoire de chacun de ces cycles mais juste une petite accroche de chacun d’entre eux afin de vous donner envie.
Aldebaran est l’origine de la saga. Sur cette planète colonisée par une poignée de terriens, la vie est quelque peu différente de la Terre : la technologie n’est pas très avancée et la vie en société s’articule autour d’un gouvernement où la religion semble corrompre les hautes instances. Aldebaran est pourtant isolée de notre planète. En effet, à l’issue de l’arrivée des premiers colons il y a environ cent ans, le contact fut inexplicablement interrompu, laissant les néo-habitants livrés à eux-mêmes dans une faune étonnante et parfois très dangereuse.
Marc Sorensen et Kim Keller sont deux habitants, qui se détestent, d’un village isolé, loin de la capitale Anatolie. Averti d’un danger imminent par un intriguant étranger venu exprès pour les prévenir, les villageois n’y croiront pas et continuerons leur petite vie tranquille. Une journaliste venue de la capitale arrive alors et demande à rencontrer ce fameux étranger. Marc décide de l’emmener en bateau en longeant les côtes. Durant le voyage, la mer commence à se solidifier et les deux personnages vont se précipiter vers la plage pour être à l’abri.
Alors qu’ils retournent vers le village, ils croisent la famille Keller, dont Kim. Ils décident de rentrer au village mais le fameux étrange les intercepte, leur annonçant que leur village à été détruit par un incroyable phénomène. Il avait donc raison, et nos deux protagonistes vont alors se retrouvé lié par le destin dans ce qui va s’annoncer être la plus incroyable épopée de leur vie.
Cycle 2 : Beltegueuse
La colonisation de Beltegueuse ne s’est pas vraiment passée comme ça aurait dû : Le vaisseau rempli de colons à été attaqué par un mystérieux virus informatique avant la fin de l’hibernation de son équipage provoquant la mort de tous ceux qui y était. Avant le drame, une poignée d’hommes et de femmes s’enfuie vers la planète afin de tenter leur chance, laissant derrière eux un tombeau en orbite.
Pourtant, une petite partie du vaisseau était toujours indemne et ses deux occupants finirent par se réveiller. Mais sans moyen de communiquer vers la Terre, cette dernière n’enverra jamais de secours, considérant que c’est trop dangereux. Mais la roue finira par tourner et Kim sera à la tête d’une mission de sauvetage, chargée de récupérer les survivants. Ils commenceront par ceux du vaisseau toujours en orbite, avant d’être eux-aussi attaqué par le virus informatique les forçant alors à s’échouer sur la planète à bord d’une capsule de survie.
D’autres personnes doivent être récupérées et surtout, Kim doit trouver un moyen de se débarrasser de ce virus afin de renouer contact avec la Terre car là c’est sûr : deux navettes de perdues, plus aucune autre mission de sauvetage ne sera dépêchée. Dans son périple, Kim va encore une fois être confronté a des obstacles de taille qu’elle seule pourra surmonter.
Cycle 3 : Antares
Avant d’envoyer des colons sur une nouvelle planète, on y envoie d’abord des sondes afin de vérifier l’astre. Une méthode illégale consiste à envoyer un très petit groupe d’humain afin d’explorer une zone et en rendre compte à la Terre, avant de la coloniser. C’est ce qui sera fait pour Antares, mais les nouvelles ne sont pas rassurantes : la faune y est très dangereuse, d’autant plus que certains animaux ou certaines personnes disparaissent, réduit à néant comme par enchantement.
Les investisseurs ne comptent pas tout annuler, les colossales sommes mises en jeu seraient perdues ; ils vont convaincre Kim de faire partie de la mission d’exploration afin de vérifier si oui ou non, une colonisation est possible. Elle accepte et va une nouvelle fois se retrouver un incroyable pétrin.
Ce que j’en pense
Le scénario est plutôt original. Jamais je n’ai lu auparavant d’histoire semblable, même si le fond est assez banal : une forme de vie d’intelligence supérieure etc.. Les histoires de cœur sont également assez « facile » je trouve, comme si dans la vie, il suffisait d’avouer ses sentiments à quelqu’un pour que ce soit réciproque :p Cela traduit sûrement une volonté de l’auteur !
Il existe une certaine répétition entre le cycle 1 et le cycle 2, c’est dommage mais ça reste tout de même très léger, rien de bien choquant. Concernant le dernier cycle, il est un peu plus complexe que les précédents, sûrement grâce aux deux précédents qui ont ajouté un grand nombre de paramètres à la compréhension de l’histoire.
Je regrette vraiment le manque de profondeur de certains personnages : Kim et Alexa sont très réussie et attachantes, mais d’autres comme Monsieur Pad auraient gagné à être un peu plus travaillés. Il est également dommage que Marc, l’un des deux héros ne soit pas plus captivants et complexe, comme le sont les deux premières précédemment citées.
Au niveau graphique, la direction artistique est très simple mais très soignée, c’est agréable. Il y a de légers soucis de proportions quelquefois (surtout dans les premiers tomes) et il y a cette horrible habitude d’encrer les lèvres des personnages au lieu de laisser faire la colorisation, ce qui donne un effet vraiment désagréable à l’œil !
Enfin, de léger problèmes de dimensionnement des corps, dans certaines cases, lorsqu’il y a une profondeur de scène. Là encore ce n’est pas méchant mais c’est dommage. Les couleurs, elles, semblent être réalisées à la main, et elles sont simple mais très riches et bien posées. Le peu d’effet qui arrive à être rendu par la technique est réussi.
Cette saga mérite-t-elle d’être lue ? Clairement, oui. Il n’y a pas à hésiter une seule seconde si les accroches que je vous ai données vous ont intéressé, l’histoire vaut le détour et Kim est très attachante. Je regrette certaines fautes techniques concernant le dessin, et un manque de profondeur de certains personnages, ce qui aurait pu donner une dimension encore plus grande aux Mondes D’Aldebaran. Si vous voulez vous laisser tenter à moindre coup, je vous le répète, pour 9,90 € chez Izneo, vous pourrez lire ces 14 albums pendant 10 jours, en vous abonnant au mois (ce qui est plus avantageux que de les louer tous un à un). N’hésitez pas !
- Une saga complète et originale
- Un scénario recherché et travaillé
- Kim est un personnage attachant et réussi
- Certains personnages ne sont pas assez travaillés
- La facilité des histoires d’amour contées
- Certaines fautes techniques dans les proportions dessinées et les profondeurs de scène
La rumeur voudrait que le dernier opus, Retour sur Aldebaran tome 3, clôt définitivement la saga Aldebaran. Si cette rumeur s’avère fondée ( ce que je ne crois pas, il y a l’indice d’une suite à la page 50, regardez bien! ) qu’il me soit permis de faire un commentaire sur l’ensemble des albums consacrés aux aventures de Kim Keller et de son groupe.
Autant le dire tout de go: j’ai adoré. Je suis un vieux lecteur de BD (66 ans!). J’ai donc connu la belle époque des hebdomadaire Spirou, Tintin et autres héros. Je vous avoue que les mondes d’Aldebaran resteront sans doute ma drogue, mon refuge et mon pays. Mon premier contact avec cette série a été fait avec l’album « La planète », du cycle Betelgeuse. J’avais été attiré par la belle couverture, ce canyon et surtout cet animal noir et blanc. J’ai voulu en savoir plus auprès d’une librairie spécialisée, où le vendeur m’a suggéré de lire d’abord le premier cycle. Je n’ai pas regretté.
Léo a le talent de la narration, presque cinématographique: Il n’y a qu’à se référer à la première planche du cycle « Les mondes d’Aldébaran », c’est-à-dire « La catastrophe ». On sait immédiatement où on est! De là, on est entraîné dans l’histoire et on s’y accroche. Les cycles ne se valent pas tous, et tout n’est pas parfait (entre autres, cette obsession exhibitionniste de tétons en liberté: ce n’est pas à l’époque de Spirou que cela se ferait. Par exemple, Natacha l’hôtesse de l’air n’est la petite amie de personne, elle ne connaît ni flirt, ni galipettes avérées ou soupçonnées, malgré ses formes prodigues.
Bref, il faut s’y faire. Quelques erreurs de casting: quelle langue parle-t’on sur Aldebaran? Les panneaux publicitaires sont libellés en anglais, mais les personnages alternent le vouvoiement et le tutoiement, ce qui laisse supposer qu’ils sont pour la plupart descendants francophones.
Kurt qui a été réhabilité dans ses fonctions de gouverneur d’Aldebaran a désormais pour patronyme Sanderling, alors qu’il est désigné sous le nom de Volker dans la page de garde de l’album « La Planète ».
Sven l’extraterrestre a les yeux bleus lors de sa première rencontre avec Kim. Ils deviennent marrons clairs par la suite. Kim a accouché d’un gros bébé tout en gardant après coup son corps de déesse, ce qui n’est pas le cas de Nelly, sa soeur, dont le corps porte les stigmates des grossesses, ce qui est tout à fait normal.
Par ailleurs, je trouve l’écart entre ces deux soeurs trop grand: Kim est celle qui réussit en tout, tandis que Nelly semble être une traîne-misère: mariée à un rustre, vivant dans une favéla, sans emploi, au point de quémander un peu de sous à Kim…Nelly doit gérer la santé du petit, « qui a fait une chute ». Son univers est médiocre et tout laisse supposer qu’elle en est frustrée.
La capitale Anatolie devient Anatolia, dans le dernier cycle. On observera aussi que, contrairement aux humains qui ont évolué à partir d’une espèce de singe, les Tsaltériens descendent des poissons, puisqu’ils ont des branchies et des nageoires. Que viennent dont faire ces poitrines mammaires affichées par les femmes chauves de la planète de Sven?
Il y a une petite faute de grammaire dans les propos de Marinette Santos, page, case de ce dernier opus: « Je suis tout émue », au lieu de « Je suis toute émue ».
Mais on pardonnera aux auteurs ces petites scories. Je classe les cycles d’Aldebaran comme la meilleure saga de toute l’histoire de la BD, juste devant le cycle de Cyann, de Bourgeon et Lacroix.
Merci René pour votre commentaire !
De mon côté, il faudrait que je me replonge dans ces cycles, parce qu’en 8 ans, j’ai déjà presque tout oublié, sauf le souvenir du plaisir que j’éprouvais en lisant les tomes.