Bengal et Morvan sont deux artistes de BD plutôt connus dans le milieu. En me promenant sur Izneo, je suis tombé sur « Naja », une série en cinq tomes parue entre 2008 et 2011. Le synopsis semblait laisser entrevoir une histoire plutôt intéressante bien que très clichée, j’ai donc décidé de passer à la caisse. Ais-je bien fais ? Il faut croire que je suis maudit dans le choix de mes dernières BD…
Comme toujours, ne comptez pas sur moi pour vous raconter un résumé du scénario, vous le trouverez facilement sur les sites de BD. Je vais plutôt m’attarder sur ce que j’ai pensé de la série. Le premier volume me semblait intéressant bien que parsemé de défauts ; je suis cependant resté confiant au vu de la réputation des auteurs, et les tomes qui ont suivi ne m’ont finalement pas convaincu.
Le style graphique particulier de Bengal est à mi-chemin entre la bande dessinée traditionnelle franco-belge et le manga. Un style très épuré, très rapide et qui fait son petit effet. Pourtant, régulièrement dans les différents albums, nombreux sont les dessins qui semblent réaliser à la va-vite, un peu bâclés, et parfois même ratés. Le style laisse un gros travail pour la couleur mais ce n’est parfois pas assez pour relever la qualité de ces quelques dessins manqués. Au niveau de l’agencement de l’action, celle-ci est toujours rapide et explosive, renforcée à grand coups de dessins « suggérés » avec de nombreux traits afin de donner une sensation de fort mouvement. Le découpage des cases est globalement bien réussi et se comprend aisément.
Le scénario, sans le dévoiler, est assez banal au début et s’achève par une révélation qui ne surprend pas vraiment. Sans s’y attendre, le dénouement ne fait pas vraiment d’effet et est même un peu tordu, voire, réchauffé. De plus, 90% des textes sont de la narration, comme une voix off. De fait, l’histoire est dévoilée au fur et à mesure sans jamais laisser réfléchir le ou la lectrice, un vrai point négatif dans une BD. De plus, le déroulement des cinq tomes est assez lent et monotone : trois tomes auraient largement suffit. Certains passage sont sous-exploités (Vous verrez un passage dans une prison) alors qu’ils auraient pu être intéressants, tandis que d’autres sont sur-exploités, comme par exemples certaines phases de déplacements où la « voix off » parle à raison de 5-6 mots par case… du gaspillage d’espace à mon sens.
Que penser de cette série ? Difficile à dire. Sans forcément être mauvaise, l’histoire possède un fond intéressant mais la narration exploite totalement autre chose qui, lui, est peu engageant. Le dessin est assez inégal : parfois bon, parfois complètement raté ; une chose est sûre, son style très manga pourra rebuter mais est dans l’ensemble bien maîtrisé. Le fait est que Naja est une BD tout ce qu’il y a de plus moyenne, sous tous ces aspects. Rien ne semble justifier une distinction particulière dans le paysage de la bande dessinée.
- Un style original dans la BD traditionnelle
- Le fond du scénario est intéressant
- Certains dessins ratés
- Narration longue et monotone
- Scénario mal exploité
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