Basé sur une nouvelle futuriste de Stanisław Lem, The Invincible est un walking simulator dans lequel vous incarnez la docteure en biologie Yasna, envoyée avec le reste de son équipage sur la planète Regis III afin de l’étudier. Mais évidemment, on s’ennuierait si tout devait se passer comme prévu, et c’est alors que la mission censée être classique se révèlera être bien plus dangereuse et problématique que prévue. Je ne vous en dirais pas plus sur l’histoire afin de vous laisser le plaisir de la découverte. Après tout, c’est tout l’intérêt d’un jeu narratif.
Le jeu est développé par Starward Industries et édité par 11 bit Studios, et est sorti au début du difficile mois de novembre 2023. Mais pour gagner sa place parmi les meilleurs titres de l’année, The Invincible a de nombreux atouts dans sa manche.
Graphiquement, le jeu est vraiment TRÈS beau. Une bonne partie des environnement sera désertique ou aride et c’est très difficile de faire quelque chose de beau avec ça. Pourtant, The Invincible réussit haut la main le challenge avec des décors travaillés afin de proposer des plans de vue splendides, jouant sur les découpes des roches et les différents contrastes des teintes de leur revêtement. L’atmosphère si particulière de Regis III dont le ciel se pare de planètes, lunes et autres soleils, est saisissante.
Tout ça est rehaussé par la superbe direction artistique rétro-futuriste des années 1950 qu’arborent les véhicules, vaisseaux et autres outils que Yasna utilisera. Ne vous attendez pas à des écrans holographiques ou des téléporteurs : ici, le détecteur de balises de survie est à peine plus évolué que le radar des boules de cristal de Dragon Ball, tandis que les jumelles sont entièrement manuelles. Oubliez aussi la minimap : vous devrez ouvrir votre carte papier sur laquelle vous aurez progressivement renseigné des données afin de vous orienter. Seul élément de game design pour vous aider : vous verrez en temp réel votre position sur cette carte. Enfin, un détecteur de terrain complètera votre panoplie, et vous permettra de sommairement visualiser en 3 dimensions votre environnement ainsi que les proches couches sous sa surface.
Finalement, seuls les vaisseaux et moyens de déplacements terrestres pourraient avoir un semblant de « futurisme » dans le sens où ils ne consomment pas de pétrole, mais probablement de l’électricité pour le rover, et un combustible dont on ne sait rien pour les autres véhicules et vaisseaux.
L’immersion est également renforcée par une volonté des développpeurs et développeuses dans leur volonté d’effacer quasi toute interface au joueur/joueuse. Il ne reste guère que des objectifs indiqués en HUD à l’écran lorsque vous vous en rapprocherez. Le vice est même poussé jusqu’à ne pas afficher de barre d’endurance pour savoir combien de temps Yasna peut courir : il vous faudra l’écouter s’essouffler pour comprendre qu’elle a besoin d’une pause.
Je ne peux pas vous parler du scénario pour ne pas tout vous gâcher, mais sachez que ces 6-8 heures de jeux sont très bien rythmées avec très peu de moments dans lesquels vous serez perdu·e. Et si c’est le cas, un journal de mission sous forme de bande dessinée viendra vous aider à vous remémorer ou comprendre ce qui c’est passé. Le jeu semble aussi vous proposer des choix, mais j’avoue ne pas avoir vu s’ils impactaient réellement le déroulé du jeu. Seuls quelques bugs mineurs viendront vous sortir du récit, sans jamais vous empêcher de vous y replonger.
The Invincible nous absorbe dans un récit de science fiction rétro futuriste au rythme soutenu et à l’immersion saisissante. La qualité visuelle et narrative du titre en font un jeu d’une très grande valeur, si tant est que vous aimez le genre. Starward Industries ne s’est pas contenté de simplement transcrire une nouvelle de Stanisław Lem : ils l’ont enrobée d’une magnifique couche visuelle qui vient me faire poser cette question : est-ce que quelque chose dans ce jeu n’a pas été réussi ?
Article réalisé avec un exemplaire envoyé par l’éditeur.
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