Le monde du jeu vidéo est un peu en ébullition ces derniers jours du fait de rumeurs sur la suppression du support physique pour la PS4 ou la Xbox3. Certes ce ne sont des rumeurs, mais leur suppression pourrait avoir un impact non négligeable sur l’écosystème des revendeurs, mais aussi des joueurs.
Tuer le marché de l’occasion ?
Restons prudents puisque ce ne sont des que des rumeurs et parce que l’on sait que les constructeurs sembleraient parfois organiser des fuites volontaires pour tâter le terrain, mais celles-ci font quand même froid dans le dos. On le sait depuis plusieurs mois, les éditeurs veulent éradiquer le jeu d’occasion. Pourquoi ? Parce que l’argent qui émane de ce business ne va jamais dans leur poche mais plutôt dans celle des magasins spécialisés, mais ne rentrons pas dans ce débat.
De plus, les joueurs ne pourraient plus se prêter ou revendre des jeux, comme c’est déjà le cas sur les téléphones portables ou sur Steam/Origin. Cependant, pour ces exemples, les prix sont suffisamment bas pour s’y retrouver : si un jeu iOS me coûte 5€, le revendre 2€ n’a pas vraiment d’intérêt en soit. Sur Steam, si j’achète Batman Arkham City à 25 € quand il sera en promo, l’intérêt de le revendre à 10 € est tout aussi limité (bien que plus intéressant que pour l’exemple du jeu sur iOS).
La fin des revendeurs spécialisés ?
La suppression du support physique et l’obstination au tout dématérialisé aura des conséquences non négligeables sur bon nombres d’acteurs. Si demain, tous les jeux ne se vendent plus que par le Xbox Live ou par le PSN, les magasins spécialisés tels que Micromania pour ne citer que le plus connu se retrouvera contraint de ne vendre que des consoles et des cartes PSN/XBL. Quel serait alors l’intérêt pour eux de persister à garder des magasins physiques ? Avec si peu de marges, les magasins diminueront de tailles et des emplois seront détruis (là, on parlera vraiment de destruction d’emploi). Les boutiques pourraient même disparaître, pourquoi pas.
Dans les dommages collatéraux, il y aura aussi toute la filière de distribution avant le commerçant : les sociétés de distribution (ou le département distribution des éditeurs, comme pour Namco Bandai) mais aussi les transporteurs qui pourraient voir leurs chiffre d’affaire s’effondrer s’ils ne se reprennent pas à temps et s’ils n’anticipent pas ce mouvement économique.
Des prix toujours en croissance ?
Si Sony et Microsoft détiennent les seules plateformes de distribution numériques, ne croyez pas qu’ils vont jouer au bon samaritain. On le voit avec le PSN qui persistent à proposer des jeux dématérialisés à des prix exagérés ( -5% ou 10% alors que les coûts de distributions doivent probablement dépasser les 25% du prix de vente). Demain, s’ils sont en duopole, je crains qu’ils ne se privent pas.
Au final, que penser de la suppression du support physique ? C’est assez délicat pour moi car je suis d’une part un joueur PC, et l’occasion sur ce support n’existe quasiment pas, et d’autre part je ne revends quasiment jamais mes jeux. Je ne suis donc probablement pas directement concerné mais je me met à la place de personnes qui n’ont pas forcément les moyens de s’acheter un jeu à 50-70€ et qui achète en occasion sur eBay/LBC/PM à 30€-40€ : que vont-il faire ? L’impact sur la consommation pourrait nuire aux constructeurs eux-mêmes non ?
Si on passe au tout dématérialisé, j’arreterai de jouer. Comme on a pas de support physique, si le store ferme ou supprime des jeux parce que ça a 10 ans et que c’est plus rentable de ne plus proposer le téléchargement… adieu le rétro gaming.
Et quand j’y pense, adieux les soirées entres potes où on essaie nos jeux à plusieurs sur une meme console sans avoir à télécharger des toute la journée d’avant…