Bayonetta 2 n’a failli jamais voir le jour, SEGA refusant de donner une suite à son beat them all au succès critique époustouflant, mais au nombre de ventes décevant. Heureusement, Nintendo est passé par là et, tout comme pour Bravely Default, a décidé de le distribuer ailleurs qu’au Japon. Je ne suis absolument pas fan de ce genre de jeu en général, les trouvant trop répétitifs et trop inintéressants, mais Bayonetta premier du nom m’avait incroyablement surpris par sa direction artistique maîtrisée de bout en bout, et par son héroïne ultra sexy mais totalement à contre-pied du sexisme, selon moi : une femme qui n’attend pas de se faire sauver, qui est tout sauf une faible personne, et qui joue de son image sexualisée clichée à coup de provocation tellement osées qu’on ne peut pas les considérer une seule seconde comme étant premier degré. Ajoutez à cela ses compétences certaines en termes de combat à main nues, d’armes blanches et d’armes à feu, et vous obtenez l’un des plus intéressants et des plus grands personnages féminin de l’histoire du jeu vidéo.
Le gameplay toujours aussi excellent
Ne nous mentons pas d’entrée, le gameplay est quasi similaire au précédent épisode. Certes, pour une suite d’un jeu lambda, j’aurais été dur, mais celui de Bayonetta est tellement bon qu’il est difficile d’espérer mieux. Certaines petites nouveautés font tout de même leur apparition leur apparition comme les cercueils des sorcières de l’Umbra qui sont invisible et qui reprennent forme lorsque l’on a récolté les différentes pièces qui les composent, après avoir examiné la rémanence. S’ensuit une sorte de course contre la montre où vous aurez quelques secondes pour récolter tous les morceaux (au nombre de 5). Rien de difficile, rien d’excitant.
Les concoctions permettant de créer des objets plus puissants (des consommables) à partir de ceux déjà récoltés, sont toujours de la partie. J’ai eu l’impression que la récupération des armes auprès des ennemis de type boss était bien plus fréquente, mais je me trompe peut-être. Les défis parsèment également chaque niveau. Ils sont disponibles en entrant dans Muspelheim et je vous conseille vivement de les réussir afin de débloquer des éléments augmentant votre vie ou votre jauge d’énergie magique. Ils sont largement accessibles et vous permettront de vous entraîner en conditions réelles pour être prêt-e à tout type de rencontre !
L’histoire peu intéressante
Autre point très clair dans Bayonneta 2 : l’histoire inintéressante, qui n’est qu’un prétexte à l’action tonitruante du titre. Là encore, pour tout autre jeu, j’aurais fait la moue, mais étant donné que tout ce qui est à côté est quasi parfait, je veux bien pardonner. En gros, vous êtes tranquillement en train de papoter avec Jeanne entre deux bottages de fesses d’anges quand celle-ci se fait enlever son âme en enfer. Il faut faire vite pour aller la récupérer et la ramener jusqu’à son corps, gardé par Rodin (le vendeur d’armes). Pour cela, il vous faudra aller sur une île où sont situées les portes de l’Enfer. Sur votre chemin semé d’embûches, vous rencontrerez Loki, un jeune garçon très doué et plutôt mystérieux au début. L’équilibre des forces semble menacé, mais je vous laisse découvrir la suite.
Pas mal de cut-scenes ne sont pas entièrement animée, mais plutôt présentée comme des sortes de roman-photo légèrement animés. Un choix étrange qui me pousse plutôt à croire que c’est dans un souci de réduction des coûts, bien que l’ambiance ainsi retranscrite par ces mini strips soit dans la mouvance du jeu. C’est tout de même dommage car du coup, la mise en scène à ce moment-là n’a rien d’exceptionnel et tranche totalement avec le reste du jeu. Peut-être est-ce une volonté de « reposer » la personne en train de jouer ?
L’organisation du scénario se fait par l’intermédiaire de chapitres que vous pourrez sélectionner sur l’écran principal, où vous pourrez régler notamment la difficulté.
Un épisode Next Gen
Visuellement, le jeu tire bénéfice de la puissance de la Wii U, qui lui permet d’avoir un rendu graphique bien plus poussé que sur la précédente génération de consoles. Même s’il y a peu de chance que le jeu soit constamment en 60 fps, il reste souvent fluide à part dans de rares occasion où l’on sent une baisse significative du framerate, donnant une légère sensation de « ramage ». En effet, dans certains environnements riches en détails, bouger la caméra trop rapidement engendre une chute du nombre d’image par seconde, sans que ça soit réellement gênant. En revanche, dans les combats, je n’ai rien eu à reprocher à la fluidité du jeu permettant des affrontements dantesques, rapides et explosifs, sans perdre une once de plaisir.
Les différents environnements que vous aurez à explorer sont vraiment agréables d’un point de vue graphique, même si le level design n’a rien d’extraordinaire. En effet, si pas mal d’objets à récupérer ou de cercueil de sorcières de l’Umbra sont disséminés à des endroits reclus des niveaux, tout comme l’accès à certains Muspelheim, ces zones ne sont pas énormes ni visitables de fond en comble. Le jeu est une simple ligne droite.
Bien entendu, jeu Platinum Games oblige, la mise en scène est hyper soutenue du début à la fin, et les combats de boss sont explosifs au possible. En fait, même les combats lambda sont jouissifs ! Si vous ne faites pas attention, vous pouvez vous faire démonter par un simple ange qui passait par là ; les boss ne sont pas fondamentalement plus compliqués, ils sont surtout plus résistant et plus puissant en termes de dégâts qu’ils infligent. On sent la patte très singulière des développeurs, et c’est exactement pour ça que j’aime ce jeu.
Les combats aériens sont légèrement moins dynamiques puisqu’il faudra se rapprocher pour aller toucher le boss et que ça prendra plus de temps qu’à l’accoutumée, mais leur dimension épique reste extraordinaire. Le premier boss semi-aérien que vous rencontrerez, une sorte de dragon, affichera clairement la couleur de ce qui vous attend tout au long du jeu en ce qui concerne les affrontements.
J’ai eu l’impression que la difficulté n’était pas aussi élevée que lors du premier épisode. Ce n’est peut-être qu’une simple impression, mais en mode 3ème Apothéose, le mode de difficulté le plus élevé, si j’ai effectivement galéré au début le temps de retrouver mes marques, j’ai très vite dompté le jeu. Le secret résidant probablement dans une bonne maîtrise de l’envoûtement. Les combos, elles, sont toujours aussi faciles à délivrer. De quoi se défouler après une dure journée !
Toutes les armes que vous pourrez récupérer sur certains boss sont très puissantes et disposent d’effets impressionnants. Leur utilisation est limitée par un nombre de coups, fort heureusement, et leur principal atout est probablement la possibilité de ratisser de très larges zones, ou encore d’attaquer à distance via l’arc. Utilisez-les judicieusement afin de ne pas les gaspiller.
Outre divers objets collectionnables tels que les corbeaux permettant de débloquer des tampons pour le Miiverse, vous aurez toute une ribambelle de livre, nombreux, qui raconteront l’histoire du jeu. En effet, Bayonetta 2 est radin en termes de cut-scenes et vous invite plutôt à lire les textes en jeu, au calme.
Un dernier mot sur le Wii U Game Pad
Vous pourrez utiliser le Game Pad de la Wii U, et plus particulièrement son écran, pour lancer des combos lorsque vous toucherez l’écran. C’est assez sympathique mais ça change l’expérience de jeu. Je préfère bien sûr profiter de toute la beauté du jeu sur mon écran de télé, mais ce mode de jeu peut éventuellement plaire à certain-e-s.
Toujours aussi explosif, dynamique, diablement bien mis en scène et jouissif, Bayonetta 2 ne rate pas son retour au contraire : il le parfait. Les améliorations graphiques apportées par la Wii U permettent de profiter d’un aspect visuel davantage léché que sur le précédent épisode, et d’un framerate revu à la hausse permettant ainsi de proposer des animations très fluides. La reine du Beat Them All est incontestablement Bayonetta.
C’est sûr ! Jouer sur le Wii U Game Pad est toute une autre expérience. Et dans Bayonneta, les scènes de combat impliquent mieux le joueur. Ajouté à cela le fait que le graphisme est très poussé et très fluide, le jeu promet une bonne ambiance. Ça donne envie de l’essayer et de voir de quel bois il chauffe. On peut dire que pour un jeu qui a failli ne pas voir le jour, Bayonneta surprend par sa qualité.