Beaucoup de bruit autour de ce troisième épisode de Bioshock qui, pour l’occasion, ne se déroule pas à Rapture, la ville sous-marine, mais à Columbia, une ville… dans les nuages ! Bien évidemment, malgré une charmante architecture, vous allez devoir prendre les armes dans cet environnement aussi hostile que magnifique. Direction Bioshock Infinite, l’un des gros jeux de cette année 2013
Une preuve de plus qu’on peut faire de beaux jeux sur consoles
Car même sur consoles, le jeu est très beau et s’approche de ce qui s’est fait de mieux jusqu’ici (je pense à Uncharted 3). Comme quoi, quand on veut, on peut ! Évidemment, le jeu sur PC est tout aussi splendide. L’univers graphique de Bioshock Infinite est une véritable réussite. Tout en étant cohérent du début jusqu’à la fin, le jeu se pare de textures travaillées, colorées et en adéquation avec un esprit du début des années 1900. L’organisation des niveaux est très bonne, afin casser un côté linéaire de l’action (avancer, tirer, avancer, tirer… Nous sommes dans un FPS après tout) ; une sensation de liberté se fait alors ressentir. Car même si l’on doit suivre une trame scénaristique et donc avancer, et même si la ville est en fin de compte petite, toute notre progression sera telle que l’on aura l’impression de nouveauté à chaque instant.
Columbia est une ville immense en apparence, mais vous allez vite faire le tour. Heureusement, la narration est telle que vous allez vous retrouvez à plusieurs endroits en intérieurs afin de vous en mettre plein la vue à chaque instant. Toute la gestion de la lumière apporte également quelque chose : plus vous avancerez dans le jeu, plus elle sera sombre. Un paramètre presque transparent mais qui ajoute une touche d’immersion.
Gym tonique
Les bases des précédents Bioshock restent présentes. C’est-à-dire que vous retrouverez par exemple l’utilisation classique d’armes plutôt surannées mais également des plasmiques, ces pouvoirs magiques, qui sont appelés cette fois-ci des Toniques (ou Vigors en anglais). Cette fois-ci, vous avez au moins deux possibilités d’utilisation de ces Toniques : soit vous les lancez directement sur l’ennemi, soit vous maintenez appuyée la touche, puis la relâchez, afin de créer un piège qui aura sensiblement les mêmes effets qu’une attaque directe. L’aspect stratégique des combats est donc plus intéressant.
En revanche, n’espérez pas glacer vos ennemi pour les one-shot ensuite à coup de crosse : ce pouvoir a disparu. Néanmoins, d’autres originaux font leur apparition et sont plutôt intéressants. Je ne vous en dirais pas plus pour ne pas vous spoiler. Ces Toniques peuvent également être améliorés afin d’être plus puissant ou d’avoir des aptitudes supplémentaires. Cela coûte extrêmement cher et je n’ai pas pu voir si cela avait une grande importance.
Cependant, pour ce qui est des armes (que vous pouvez améliorer également), sachez que c’est presque indispensable, surtout dans les modes de difficulté les plus hauts. Ainsi, si en mode facile, voire moyen, vous pouvez vous passez de cela, en mode difficile et 1999, c’est tout simplement indispensable si vous ne voulez pas ramer ; il en est de même pour les Toniques. Les armes coûtent moins cher à améliorer mais l’argent se fait tellement rare (surtout que vous perdez de l’argent en mourant) qu’il va falloir judicieusement choisir lesquelles vous voulez améliorer.
Et le reste du gameplay ?
Concernant les Skylines, ces lignes aériennes servant à la base à transporter les marchandises entre les différents endroits de Columbia, elles sont très excitantes à utiliser. Certains équipements permettent d’avoir des effets spécifiques lors que l’on est dessus, afin d’ajouter du piquant au jeu.
Autre nouveauté de ce Bioshock Infinite, vous aurez la possibilité de vous équiper d’accessoires (des vêtements en fait) qui auront un impact sur vos dégâts ou votre protection, entre autres. Généralement, vous devrez choisir les équipements en fonction des situations mais une chose est sûre : ils vous apportent réellement un petit « plus » pour l’évolution dans le jeu.
Les petits enregistrements audio sont toujours de la partie. Appelés Voxophones, ils permettent de comprendre plus en profondeur l’histoire du jeu, et certains même sont indispensables pour percer l’intrigue sans trop de difficulté. Il existe également des enregistrements vidéo qui, eux, jouent le rôle de propagande du régime en place et qui participent à l’immersion narrative.
Partenaire particulière
L’autre aspect intéressant du gameplay vient de la présence quasi-permanente (sauf au début, évidemment) d’Elizabeth, ce personnage si emblématique dont on a toujours entendu parler. Enfermée dans sa tour d’ivoire, elle ne connait pas la « vraie » vie sauf par ses « fenêtres » qu’elle crée. Je ne vous en dis pas plus.
On peut alors immédiatement penser que ça va être un boulet, comme tout personnage secondaire que l’on doit se traîner pendant tout un jeu sauf que là, Elizabeth est loin d’en être un ! D’une part, question gameplay, elle vous aidera à trouver des munitions et de quoi régénérer vos vie et barre d’énergie, ou encore à déverrouiller coffres et portes. D’autre part, au point de vue personnalité, Elizabeth n’est pas la princesse que l’on vient libérer de son château ; c’est un personnage qui, au fil du jeu, va montrer tout son caractère obstiné et mature. Constamment à la recherche de la vérité la concernant, elle vous aidera tout au long de votre périple en agissant comme elle l’entend. Là encore, je n’en dirai pas plus pour ne pas vous spoiler.
Une histoire de haut-vol
Si vous êtes initialement à Columbia pour ramener Elizabeth afin d’effacer votre dette, vous allez vite vous rendre compte que cela n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît : au-delà des évidentes complications diplomatiques avec les armes à feu de vos adversaires, vous allez vous empêtrer dans une affaire plus compliquée que prévue. Sur fond de fanatisme religieux et d’ostracisme, vous allez comprendre petit à petit, qui est Elizabeth, en même temps qu’elle. Si l’envie ne vous manque pas de la laisser seule dans ce combat au début, vous allez vous attacher à elle, d’autant plus qu’elle est censée être la clé pour effacer votre dette, dont nous, joueuses et joueurs, ne savons pas grand-chose pour le moment.
Notez également que l’accent est mis sur l’action, et non plus sur l’immersion. Même si cette dernière est plutôt réussie, finie l’impression d’oppression ambiante que l’on pouvait ressentir dans les profondeurs de Rapture.
Le jeu est long. J’ai mis 21 heures pour le terminer en mode 1999. Ce mode étant le plus difficile du jeu, je suis souvent mort (surtout contre deux boss et le combat final). Du coup, il semble plutôt juste de considérer que la durée de vie est plutôt de 17-18 heures.
La difficulté mal gérée, et quelques bugs
Presque parfait, Bioshock Inifnite souffre tout de même de quelques lacunes. D’une part, la difficulté est exagérée contre certains boss, en mode difficile, d’après DocWan, et en mode 1999 d’après moi. En effet, le jeu se laisse plutôt aisément parcourir si vous êtes tout de même attenti-fs-ves et patients-es, mais deux boss (voire trois, en fait) et le combat final sont bien trop difficiles. Il ne s’agit pas là de me plaindre qu’un jeu soit difficile, j’ai beaucoup joué et beaucoup aimé Demon’s Souls et Dark Souls, mais il s’agit ici d’une difficulté que je qualifie d’artificielle : c’est-à-dire qu’elle ne met pas en exergue les qualités d’un joueur ou d’une joueuse mais elle se contente d’augmenter la résistance des ennemis et leur nombre. Cependant, je trouve ça très bien de la part des développeurs d’avoir rendu le jeu très accessible en mode « facile » et beaucoup plus challenging en mode « 1999 ».
D’autre part, certains bugs, notamment de déplacement ont été remarqués chez moi : à plusieurs endroits je me suis retrouvé bloqué dans mon déplacement à cause d’un angle trop proche de Booker DeWitt, ou d’un mur alors que je ne longeais. Un manque de fluidité très agaçant, surtout en plein combat difficile. Il y a également des problèmes de visées dans la scène finale. Sans spoiler, si vous êtes derrière une rambarde et que vous visez quelque chose (en ayant une visibilité, bien sûr), l’action qui est censé s’effectuer ne passe pas : il faut se mettre bien devant la cible.
Un mot sur la fin
Rassurez-vous, je ne vais pas vous spoiler. Je voulais juste consacrer un paragraphe à la fin du jeu qui est absolument extraordinaire. La narration dans toute sa splendeur, elle remet les pendules à l’heure si jamais vous hésitiez quant à votre expérience de jeu. C’est probablement l’une des meilleures fins que je n’ai jamais vu. Et un conseil, regardez les crédits. Jusqu’à la fin.
Très beau, très intéressant, long, bien narré, Bioshock Infinite s’impose comme un des plus grands jeux de cette année, et peut-être également de cette génération. Malgré de tout petits problèmes évoqués dans le dernier paragraphe, le titre de Irrational Games met la barre haute. La fin de haute volée est la cerise sur un délicieux gâteau dont on a envie qu’il ne se termine jamais. C’est le deuxième titre de mon blog qui atteint cette notation (après The Witcher 2). C’est dire à quel point le jeu en vaut la chandelle.
Je m’attendais à voir un chat en or pour cet article ! Je suis effectivement d’accord avec toi pour la difficulté mal géré (d’ailleurs, on te l’a assez entendu dire sur Tweeter à chaque boss :p), j’aurai plus parlé de problèmes de rythme d’ailleurs. J’ai eu une sensation d’impuissance face à certains boss en effet, l’équilibrage à été fait façon MMORPG on va dire.
Je trouve que le jeu est également une très bonne référence à l’histoire américaine et le style steampunk est vraiment sublimé dans cet épisode. Il est largement meilleur que son prédécesseur mais aussi que le jeu original qui est pourtant devenu (déjà) une légende 🙂 !
En tout cas très bel article comme bien souvent.
Merci !
Effectivement, la difficulté est assez mal gérée mais tout le reste remonte carrément le niveau du jeu ^^.
De rien 🙂 ! Petite question inutile donc indispensable au passage, c’est toi qui a dessiné ton logo 😀 ?
Yep :).
Un mystère en moins alors, à bientôt !