Déjà propriétaire d’une Microsoft Surface RT, une pionnière chez la firme de Redmond, je me suis vite retrouvé limité par Windows RT équipant une tablette qui faisait finalement davantage office de prototype pour de prochaines itérations que d’un réel produit fonctionnel. Si le pionnier des hybrides est probablement Asus avec sa Transformer (je ne pense pas qu’il en existait vraiment avant), Microsoft frappe un grand coup à ce moment-là en misant de grosses billes sur l’hybride tablette/ordinateur portable. Un pari risqué pour le géant américain qui a déjà essuyé un sérieux revers avec Windows Phone à l’époque. Aujourd’hui, sous l’impulsion du constructeur, le marché semble prêt à accepter ce modèle qui vise à conjuguer le meilleur des deux mondes.
En fin d’année dernière, j’attendais sagement la conférence Microsoft pour découvrir la Surface Pro 4 qui ne faisait aucun doute quant à son annonce, mais c’était sans compter sur cette surprise de fin de conférence et l’apparition de la Surface Book. J’étais comblé : j’attendais un produit de ce type depuis le début puisque je trouvais le pied de la Surface et de la Surface Pro trop peu pratique pour la poser sur ses genoux dans le RER et ainsi écrire sur un clavier qui, avouons-le, n’a rien à voir avec un vrai clavier d’ordinateur, même portable. Malheureusement, la sortie de la Surface Book était programmée en Europe pour plus tard, sans date précise. J’ai pris mon mal en patience et me voilà aujourd’hui propriétaire de l’une d’entre elle, quelques jours après sa sortie officielle en France. J’ai la première hybride de Microsoft, j’ai désormais son premier ordinateur portable hybride.
L’ordinateur portable ultime selon Microsoft
Rassuré par le succès croissant de la division Surface, Microsoft n’hésite plus à miser davantage sur cette gamme de produit, en assurant même une continuité avec Windows Phone. Avec la Surface Book, la firme de Redmond propose une expérience alliant l’aspect mobile de la tablette et le confort indéniable d’un véritable ordinateur portable. Si le produit est markété pour les professionnels de l’image et/ou de la vidéo, il n’en demeure pas moins un produit premium pour quiconque souhaite un PC portable alliant la puissance de Windows 10 et la conception de haute-volée en aluminium. On ne peut éviter la comparaison : La Microsoft Surface Book est un Mac Book Pro, mais avec Windows.
Cette comparaison est osée, tant Apple est réputé pour ses produits au design souvent innovant et toujours soigné, doublé d’un SAV de qualité. Néanmoins, Microsoft insiste sur des points de conceptions conjuguant l’innovation avec l’ergonomie. Le design éprouvé et apprécié de Surface est repris dans ses grande ligne, en ajoutant toujours un petit plus qui caractérise cette gamme de produit : la charnière en « accordéon ». Repliée, la Surface Book ressemble justement à un livre fermé, mais avec un espace relativement important au niveau de ladite charnière, donnant toute l’identité au produit. Notez que l’écran possède l’aération sur trois des quatre arrêtes, à la manière des Surface Pro. La Surface Book ne fera pas l’unanimité par son design, mais elle a le mérite d’introduire un produit qui ne cherche pas à copier qui que ce soit, si ce n’est ses illustres prédécesseurs.
La Surface Book est à la fois un ordinateur portable et une tablette. En réalité, alors que les Surface et Surface Pro sont avant tout des tablettes, la Book est d’abord un ordinateur portable. En effet, les premières itérations de la surface disposent d’un clavier amovible (vendu à part) mais qui nécessite le pied de la tablette pour rester stable, tandis que le clavier détachable de la Book (non-vendu à part) se fixe mécaniquement et électroniquement à l’écran et tient l’ensemble grâce à la charnière articulée. Cette différence peut paraître dérisoire, mais elle permet non seulement d’avoir une meilleure stabilité du produit en toute condition (notamment sur les genoux), mais cela permet également d’avoir une partie des composants directement dans le clavier.
Des configurations pour tous les usages et toutes les bourses
Quels sont les composants que l’on peut mettre dans ce clavier ? Et bien outre la batterie, qui était déjà en partie présente dans certains claviers de Surface Pro, il est possible d’avoir, selon la configuration choisie, un GPU dédié Nvidia. De plus, le clavier renferme un système de fixation mécanique permettant de s’affranchir de toute force nécessaire à l’enclenchement de clips ou autre élément physique pouvant facilement casser. On aurait pu rester à l’aimant me direz-vous, mais il est fort probable que cela n’était pas possible au vu des besoins d’un couplage solide que l’on ne doit retirer par inadvertance ou à chaud.
Bref, concernant les configurations, on commence par un produit similaire à un milieu de gamme de Surface Pro 4 (mais avec moins de capacité de stockage) pour un prix relativement similaire à 10 % près. Le tableau ci-dessous résume bien la situation.
- Intel Core i5 — 128 Go de stockage — 8 Go de RAM (1 649 €)
- Intel Core i5 — 256 Go de Stockage — 8 Go de RAM — GPU Dédié (2 069 €)
- Intel Core i7 — 256 Go de Stockage — 8 Go de RAM — GPU Dédié (2 319 €)
- Intel Core i7 — 512 Go de Stockage — 16 Go de RAM — GPU Dédié (2 919 €)
Les Processeurs Intel core i5 et i7 sont des Skylake dernière génération, assurant une compétitivité du produit. Dans tous les cas la Book est vendu avec Windows 10 Pro installé, et un stylet dernière génération (celui à un bouton). La Surface Book pèse très exactement 1 515 grammes pour sa version sans processeur graphique dédié, et 1 578 grammes avec.
L’écran, lui, est évidemment tactile, d’une résolution de 3000 x 2000 pixels (format 2:3) à technologie PixelSense et possède le port jack 3,5mm en haut à droite (lorsqu’on le pose sur le clavier). Étrange ? Non car l’écran s’utilise aussi en tablette, ne l’oubliez pas. Vous y trouverez également les boutons volumes et marche/arrêt. L’écran possède enfin des caméras frontales et dorsales de respectivement 5 mégapixels et 8 mégapixels, ainsi que deux micros à l’avant et à l’arrière. Je ne vais pas vous énumérer toutes les caractéristiques techniques, vous les retrouverez ici. En revanche, oubliez tous les autres ports sur l’écran : tout le reste est sur le clavier.
Sur le clavier justement, un port mini-display port, deux ports USB 3.0 et un port SD Card sont présents. Évidemment, vous trouverez la prise (propriétaire) pour charger votre Surface.
Vous l’aurez compris, sans le clavier qui sert de dock, la Surface Book n’est pas autonome : elle ne peut ni être rechargée, ni recevoir de périphériques USB.
Le point sur les performances
Avant d’aller plus loin, sachez que j’ai le modèle le plus « bas » en termes de caractéristiques techniques : Intel Core i5, 8 Go de RAM, pas de GPU dédié. Le GPU intégré est donc celui des Skylake de ce modèle (i5-6300U @ 2,40 GHz), à savoir le Intel® HD Graphics 520 dont vous pouvez découvrir les performances général sur l’excellent site NoteBook Check.
Je ne vais pas faire de test technique puisque ce genre d’article est courant sur internet, mais je vais simplement vous dire que pour l’utilisation que j’en ai eue, je n’ai pas vraiment eu grand-chose à redire. Tous les logiciels que j’utilise fonctionnent à merveille. Je ne fais pas de montage vidéo mais tout ce qui touche à la photo, l’édition d’images, la peinture numérique, la bureautique ou encore la vidéo ne posent aucun soucis ! Si vous voulez des informations sur la rapidité du SSD embarqué, voici ce que CrystalDiskMark 5.1.0 en dit :
- Sequential Read (Q= 32,T= 1) : 761.418 MB/s
- Sequential Write (Q= 32,T= 1) : 157.723 MB/s
- Random Read 4KiB (Q= 32,T= 1) : 519.603 MB/s [126856.2 IOPS]
- Random Write 4KiB (Q= 32,T= 1) : 158.087 MB/s [ 38595.5 IOPS]
- Sequential Read (T= 1) : 628.207 MB/s
- Sequential Write (T= 1) : 157.710 MB/s
- Random Read 4KiB (Q= 1,T= 1) : 40.860 MB/s [ 9975.6 IOPS]
- Random Write 4KiB (Q= 1,T= 1) : 140.114 MB/s [ 34207.5 IOPS]
(OS : Windows 10 Professional [10.0 Build 10586] (x64))
Le point sur le jeu vidéo
Vous trouverez une fois encore bon nombre d’information au sujet des performances de la puce graphique intégré au processeur sur le site NoteBook Check.
Sans surprise, n’espérez pas jouer aux dernières grosses productions gourmandes. S’il est parfaitement possible de jouer à des petits jeux, même en 3D, les plus gros titres du moment ne tourneront évidemment pas sur votre Surface Book, tout du moins pour le premier modèle de la gamme. La puce graphique dédiée, présente sur les modèles plus chers, permet d’aller plus loin, mais là encore ce n’est pas un laptop gaming que vous avez, ne l’oubliez jamais.
J’ai pu lancer sans encombre Bounty Train par exemple, un jeu en 3D vue de dessus, peu gourmand. Attention cependant, peu de titres prennent en charge le tactile ! N’oubliez pas de vous munir d’une souris de préférence… et aussi de votre chargeur secteur ! En effet, jouer consommera une grande quantité d’énergie, et entrainera une chauffe relativement sensible de l’écran (oui, sur ma version sans GPU dédié, c’est l’écran qui chauffe puisque c’est là que sont situés les composants : CPU et RAM).
L’autonomie
La Surface Book pro possède deux batteries : l’une dans l’écran, l’autre dans le clavier. Ne vous attendez cependant pas à deux fois plus d’autonomie, même si le constructeur annonce jusqu’à 12h d’utilisation sous certaines conditions. La batterie de l’écran est la plus faible des deux. Ceci ajouté aux connectivités laissées sur le clavier termine de nous convaincre que l’utilisation en mode tablette reste accessoire et totalement complémentaire : une tablette d’appoint en somme.
Les oublis
Tout comme la totalité des Surface à l’exception de RT, l’absence d’Office est tout simplement incompréhensible. En effet, le produit vante les mérites d’un stylet qui lance One Note d’un simple clic mais si vous n’avez pas la licence de la suite bureautique, ça ne fonctionnera pas. Au prix du produit, intégrer Office 2016 aurait été à mon sens le minimum.
Autre oubli, moins gênant cette fois-ci : l’absence de mine de rechanges pour le stylet. C’est d’autant plus incompréhensible une fois de plus dans la mesure où elles sont vendues à part à un prix ridicule (10 €) et qu’elles sont vendues en bundle avec le stylet.
Enfin, ce n’est pas vraiment un oubli mais le prix des accessoires (chargeur secteur, stylet etc.) sont bien trop chers. On sent une certaine politique d’Apple, ce qui n’est pas forcément très agréable.
Si le produit peut paraître cher de prime abord, il ne faut pas oublier qu’il est unique en son genre. Il n’existe en effet actuellement aucun ordinateur portable vendu avec un stylet dont l’écran tactile peut se détacher et devenir autonome, et de cette qualité de fabrication. L’essor que prend l’utilisation d’un stylet (avec les Samsung Galaxy Note et les Apple iPad Pro), tout comme l’aspect hybride, montrent bien une tendance de fond qui tend à s’ouvrir vers une utilisation de plus en plus polyvalente et pointue de nos ordinateurs portables et autres tablettes. La Surface Book signe l’entrée de Microsoft dans un nouveau monde jusqu’alors plutôt inconnu pour lui ; mais la qualité indéniable de fabrication du produit vaut le détour. Si vous cherchez un ordinateur premium taillé pour Windows 10, la Microsoft Surface Book est totalement ce qu’il vous faut.
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Article réalisé à partir d’un exemplaire commercial.
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