Réaliser un jeu à monde ouvert (ou bac à sable), ce n’est pas donné à tout le monde. Ou plutôt, réaliser un BON jeu à monde ouvert n’est pas donné à tout le monde. C’est pourtant dans un contexte archi dominé par un autre jeu dont je tairai le nom, que Sleeping Dogs a pointé le bout de son nez, il y a quelques semaines.
L’immersion avant tout.
C’est dans les rues de Hong Kong, une région sous administration spéciale de la Chine, que vous contrôlerez Wei Shen, un policier sous couverture chargé d’infiltrer la mafia locale, et plus particulièrement les Sun On Yee. Au travers des différents échelons qu’il va grimper, au fur et à mesure des preuves qu’il fera, Wei apprendra les codes de fonctionnement de cette organisation, les ennemis et les traditions.
Sans dévoiler le scénario, celui-ci est vraiment bien narré et diffusé au compte-goutte afin de tenir la joueuse ou le joueur en haleine. Les cinématiques qui parsèment régulièrement le jeu sont très explicatives et souvent profonde, en jouant sur les sentiments et l’empathie : à plusieurs moments on aura la sensation d’être Wei Shen, ce qui n’est pas quelque chose que les développeurs arrivent souvent à faire.
L’ambiance unique du jeu ne peut pas passer inaperçue : Toute la vie qu’il y a dans la ville est saisissante de réalisme. Votre voiture fume parce qu’elle est complètement cassée ? Les passants ne manqueront pas de se plaindre ; Les gens discutent dans la rue ; les interactions possibles avec vendeurs sont très sympathiques etc.
Il y a également ce côté addictif : plus vous avancerez, plus vous aurez envie d’aller plus loin. Les nombreuses possibilités de missions annexes ou de collections d’objet (qui ont un impact sur votre personnage, pas comme dans d’autres jeux) vous donneront de nombreuses heures de jeu que vous ferez probablement avec plaisir. Pourquoi ? Je prends simplement mon cas personnel : je ne suis absolument pas fan de l’augmentation artificielle de la durée de vie d’un jeu (new game +, collection inutiles, trophées etc.) mais dans Sleeping Dogs, toutes ou presque les missions annexes ou collection ont un intérêt dans le jeu.
Qui plus est, les missions sont variées, explosives et bien distinctes pour éviter la sensation de redite. Ainsi, après une course poursuite en véhicule, vous pourrez tomber sur une simple mission de taxi, ou de vol etc.
Une gestion de déroulement du jeu rondement menée.
Comme je viens de le dire, les missions sont suffisamment variées pour ne pas lasser la joueuse ou le joueur. En effet, nombreux sont les types de missions que vous aurez à réaliser : course poursuite en voiture, taxi, vol, pose de micro, piratage de caméra, vandalisme, assassinat, fusillades, combats etc…
L’objet préféré de Wei, mis à part ses poings, c’est son téléphone portable. Loin d’un iPhone, ce bijou de technologie lui permet de pirater les caméras ou encore d’ouvrir facilement tout type de serrure non-crochetable. Il vous permet également de géolocaliser une personne, même si ce genre de mission sera très rare. Cet objet fait donc partie intégrale du gameplay du jeu.
Comme tout jeu à monde ouvert, les missions sont donc « morcelées ». C’est-à-dire que la trame principale du scénario s’effectue sur plusieurs missions distinctes que vous déclencherez quand bon vous semblera, lorsque vous vous rendrez à un endroit précis, indiqué sur la carte. Ainsi, vous serez libre de vous promener où bon vous semble et de faire quelques missions annexes pour vous « reposer ». Ces missions sont assez diversifiées (bien que classiques : Courses urbaines de voitures, vols de camions, missions d’aide à des amis – dites « de réputation » –, missions de police etc.) et apporte quelque chose au jeu : vous pouvez récolter des points de réputation qui vous donnent accès à certaines amélioration du système de jeu (les boissons sont plus efficaces par exemple, ou alors vous obtenez un voiturier pour amener votre voiture où vous serez, à tout moment etc.), ou alors vous pouvez ouvrir des coffres cachés afin de récolter argent et vêtements, ou enfin, voir tous les autels de prières afin d’augmenter votre santé maximale.
Mais là, nous nous égarons dans le gameplay, alors restons sur le cheminement du jeu. Les séquences cinématiques en temps réelles qui entrecoupent presque toutes les missions de la trame principale permettent de bien s’imprégner non seulement de l’ambiance mais également du scénario (heureusement, me direz-vous). Il y a donc une diffusion lente mais régulière du scénario qui est plutôt crédible, avec des renversements de situations peut être convenus d’avance, mais toujours bien mis en scène.
Un Gameplay incroyablement complet.
Plus vous jouerez à Sleeping Dogs, plus vous vous rendrez-compte de l’incroyable richesse du gameplay et des mécanismes du jeu.
Tout d’abord, l’accent est mis de manière très marquée sur le combat à mains-nues. Si vous commencez avec des coups basiques, vous aurez des moyens d’en débloquer d’autres : D’abord, vous pourrez collection les 12 statues de jades de la carte, qui permettrons chacune d’apprendre un nouveau mouvement de Kung Fu auprès de votre instructeur. Ensuite, vos points de compétences en Triade, acquis au fur et à mesure que vous réussirez les missions, vous permettra également d’apprendre des nouvelles techniques, surtout de désarmement.
Le système de combat se pratique donc à base de combinaisons de touches et de contres. Une vraie réussite avec très peu d’errements et qui vous procurera de plus en plus de plaisir à force de pratique et d’amélioration de votre personnage. Vous avez également la possibilité d’utiliser des éléments du décor pour éliminer les adversaires plus rapidement ; c’est toujours impressionnant. Enfin, il existe des armes blanches que certaines portent ; prenez-en une et vous verrez que ce sera tout de suite plus facile 🙂
Pour terminer sur le combat, vous avez la possibilité d’utiliser des armes à feu. Et là, ne nous voilons pas la face, ce n’est pas réussi. L’intérêt est limité, tout comme les possibilités. Même si vous pouvez réaliser une sorte de bullet time à la Deus Ex qui en met plein les yeux (et facilite le shoot), la maniabilité n’est pas très agréable… C’est difficile à expliquer, mais ce n’est pas le point fort du jeu. Heureusement, ces séquences restent rares.
Je vous en ai également parlé précédemment, vous pourrez obtenir des vêtements dans des coffres disséminés un peu partout sur la carte, ou même les acheter. Ces vêtements ne sont pas là dans un simple but cosmétique s : ils apportent parfois une amélioration pour votre personnage : gain de réputation, gain de dégâts à mains-nues, gains d’expérience pour les missions de police etc. Et c’est vraiment très intéressant si vous couplez ça avec les boissons et mets que vous pourrez déguster auprès de vendeurs.
Car vous pouvez vous arrêtez auprès de marchands ambulants ou sédentaires afin de consommer nouilles, glaces, thé etc. et même des massages ! Toutes ces actions auront pour conséquence d’améliorer votre régénération de santé, ou alors vos dégâts infligés etc. Des petits «plus » non négligeables si vous allez affronter des gros méchants et que vous n’êtes pas encore assez aguérri(e)s 🙂
L’amélioration de Wei se fait surtout grâce aux points d’expérience que vous gagnerez pendant les missions. Deux jauges : celle de police, initialement pleine, et celle de triade, initialement vide. Si vous commettez des infractions au code de la route, que vous tuez des innocents ou que vous abimez des biens publics, cette jauge diminue (et le nombre de points gagné également, par conséquent). Pour celle de la triade, ce sont les actions violentes nécessaires à la réalisation de la mission qui vous permettent de gagner des points, tels que les contres ou séries de voyous éliminés par exemple.
Chacune de ces jauges comportent 10 niveaux, à chaque niveau vous pourrez débloquer une compétence nouvelle, dans le domaine associé. Et bien que vous ayez ces deux « parcours », vous ne pourrez pas être totalement gentil ou totalement méchant, le scénario vous tient et vous ne pouvez pas choisir de camp.
Une qualité de réalisation globalement au rendez-vous.
Je joue sur PC, et dans l’état actuel technologique, je joue donc à des jeux plus beaux que sur consoles. Et Sleeping Dogs ne déroge pas à la règle. Même si les décors lointains sont sommaires, ils sont beaucoup plus beaux vu de près. Les effets de pluie sont également superbement bien réussis, ce qui augmente la sensation d’être à Hong Kong.
Pourtant, il subsiste quelques petits soucis : de rares bugs sont au rendez-vous (de collisions surtout, et j’ai planté une seule mission, à cause d’un bug de collision justement) mais c’est surtout un saccade à certains moments du jeu qui me m’ont gêné. Ils restent rares mais ça traduit un manque d’optimisation de portage … C’est dommage.
Enfin, au niveau de la bande son, les musiques sont vraiment agréables et rythme parfaitement l’action en cours, tout en restant dans un esprit asiatique. Une réussite. Il en va de même pour les doublages anglais qui traduisent d’un bon jeu d’acteur pour quelque personnage que ce soit ; on s’y croit !
Et la durée de vie dans ton ça ?
Le jeu n’est pas forcément long mai si vous vous laissez à faire des missions annexes de temps à autres, vous pourrez facilement arriver aux 20 heures. Et encore, vous n’aurez pas fait tout le jeu. Comme je l’ai dit, il y a quelques paragraphes de cela, il existe beaucoup d’à côté qui augmentent la durée de vie mais sans le faire de manière artificielle puisque les objets de collection apportent quelque chose au personnage, par exemple.
La difficulté du jeu n’aide pas forcément ; car si au début du jeu, vous êtes suffisamment faible et inexpérimenté pour vous faire démonter lorsque vous allez vous frotterez à des voyous en grand nombre dans les missions de trafic de drogue trop loin de votre domicile initial, au fur et à mesure du jeu, plus rien ne pourra vous résister. Veillez juste à débloquer régulièrement, voire très tôt, de nouveaux coups et une meilleure santé. Ainsi, la difficulté du jeu ne sera pas un frein à votre progression.
Vous l’aurez compris, Sleeping Dogs est donc pour moi une grande réussite et, sans aucun doute possible, le meilleur jeu à monde ouvert du moment. Très complet dans son Gameplay, une ambiance superbe et immersive, et un scénario bien agencé font de ce titre un indispensable que je vous conseille de ne pas rater ! Laissez vous absorber par le côté sombre de Hong Kong, une face cachée sombre et violente mais emprunte de respect. Et en plus, si vous prenez le jeu sur PC vous bénéficierez également de meilleurs graphismes tout en pouvant jouer à la manette !
Excellent article Neitsabes, comme à ton habitude. Je n’ai pas l’habitude de commenter, mais je suis ton blog depuis assez longtemps, nous nous sommes croisés dans la guilde Chimaera sur SWTOR. Je tenais aussi à te remercier de m’avoir motivé à créer un blog sérieux et à faire par de mes goûts et envie au plus grand nombre dans une optique de partage.
C’est très gentil Mashiro mais… Je ne suis pas le même Neitsabes ^^ Désolé de t’avoir donné ce faux espoir 🙁
Mais j’espère que les compliments tiennent toujours ? 😀
Ah quelle surprise, j’ai toujours fais le parallèle entre le Bastien dessinateur et le Sébastien blogueur, une sacrée coïncidence !
Les compliments tiennent toujours puisque concernant le blog, il s’agît bien du tiens 😀 ! Je pense m’inscrire sous peu sur votre forum, un petit projet sympathique qui casse un peu de la surpopulation des forums généralistes. J’aime bien le concept de communauté de bloggers. Qui sait je trouverai peut-être quelqu’un pour m’assister dans quelques travaux de Game Design !
Encore une fois, à bientôt sur la toile et merci d’être passionné 😉 !