Les jeux d’infiltration, j’adore ça. J’aime rester le plus discret possible dès lors que le jeu me le permet. Par exemple, dans PayDay 2, j’aime terminer le plus de missions possible en discret. J’aime aussi les Metal Gear, même si le dernier en date ne fait pas honneur à la franchise. Et c’est donc tout naturellement que j’étais curieux de tester ce Thief, dont je n’avais absolument pas été convaincu par les présentations et vidéos que j’ai pu voir jusqu’à présent.
Danse avec les gardes
La licence Thief fait partie de cette lignée de jeux tels que Hitman où les premiers épisodes étaient relativement punitifs. Ici, tout comme dans Hitman Absolution, l’accent est mis sur l’accessibilité. Malheureusement, le gameplay en prend un sacré coup.
En effet, toute la mécanique d’infiltration se résume en deux aspects : se fondre dans l’ombre grâce à un indicateur qui vous prévient lorsque vous êtes caché-e, presque caché-e, ou totalement visible ; et l’action que vous ferez sur votre environnement afin de le changer et pouvoir ainsi évoluer en toute quiétude (éteindre des torches, suspendre des cordes pour avoir des raccourcis etc.). Le problème est que si le second est intéressant, le premier est totalement bancal. Vous pouvez vous mettre debout devant un garde à quelques mètres (pas sous son nez non plus, n’exagérons pas) et bouger sans qu’il ne daigne vous repérer, tant que vous êtes dans l’ombre. Et quand je dis ombre, il ne s’agit pas d’ombre totale : dès lors que vous n’êtes pas dans la lumière, le jeu considère que vous êtes dans l’ombre et donc, potentiellement caché-e. Vous pouvez même danser. En revanche, si vous courrez ou si vous faites du bruit, ombre ou non, vous attirerez l’attention des gardes.
Votre arc sera une arme presque indispensable, que vous soyez discrèt-e ou non. Grâce à des flèches d’eau vous éteindrez braseros et autre torches murales ; grâce aux pointes émoussées vous actionnerez des interrupteurs à distance ou casserez des objets pour détourner l’attention des gardes ; les flèches de feu provoqueront des étincelles pour enflammer des flaques d’huiles ; les flèches grappins permettent de tendre des cordes ou tirer certains éléments afin de débloquer des raccourcis ; des flèches qui libéreront un gaz soporifique ; ou encore des flèches classiques faites pour tuer.
Vous pourrez également balancer des bouteilles en verre sur les ennemis ou dans une direction afin de détourner leur attention. Bref, vous avez une panoplie de mouvements très efficaces. L’autre chose importante est la possibilité de « dasher » dans une direction. Vous pouvez ainsi glisser extrêmement rapidement dans n’importe quelle direction (ceci utilise une endurance qui se recharge au bout de quelques fois) et passer facilement et discrètement d’un endroit à un autre en minimisant les risques de détection.
Une histoire ridicule, inintéressante et très peu claire
Le scénario du jeu et sa narration sont tout simplement mauvais. Difficile de comprendre le pourquoi du comment de l’histoire, et impossible donc de s’y impliquer un minimum. Quant aux missions secondaires, si elles sont plus facilement compréhensibles et lisibles, elles sont tout autant inintéressantes.
Dans l’évolution du jeu, rien ne permettra d’apporter un petit peu de plaisir en dehors de la possibilité de terminer le jeu totalement discrètement, sans tuer ou assommer qui que ce soit, et sans déclencher d’alerte. Vous aurez bien la possibilité d’acheter quelques rares améliorations et trois outils différents permettant de dévisser conduits d’aération et plaque en fer, de couper des câbles, ou enfin de découper des toiles de maîtres, aucune impression d’amélioration de Garrett n’est à attendre.
Contrairement à mon collègue blogueur Gohanblog, le charisme du personnage très discutable ne me dérange en rien. L’allure générale correspond plutôt bien aux premiers Thief. Les personnages sont relativement bien réalisés et le doublage français s’en sort bien.
Une réalisation très moyenne
En revanche, si la réalisation globale du jeu est acceptable, elle fourmille cependant de couacs en tout genre. Les scènes cinématiques en images de synthèse, bien que rares, rament à mort ; la synchronisation labiale d’autres cut-scenes est foirée ; et des problèmes de son sont omniprésents. C’est très étrange de la part d’Eidos Montreal qui est à l’origine de Deux Ex Human Revolution. Et ce n’est pas non plus une histoire de portage PC puisque celui-ci est réalisé par Nixxes, les mêmes qui ont porté avec brio ce Deus Ex, mais aussi Hitman Absolution et Tomb Raider, entre autres.
Les graphismes sont assez agréables, lorsque vous poussez tout à fond en termes de réglages. Cependant, les textures ne sont pas en haute résolutions, ce qui fait que de près, vous aurez cette impression d’agrandissement de ladite texture et donc une perte de qualité. Le level design n’est pas extraordinaire, même si une certaine verticalité du gameplay est très bien vue. Il est en revanche regrettable que la ville ne soit en définitive pas si grande qu’elle n’en a l’air, mais qu’elle soit tout de même morcelée en deux ou trois partie avec des temps de chargement entre chacune.
Sympathique de prime abord, Thief devient très vite limité lorsque l’on s’y attarde : réalisation inégale, scénario inintéressant voire incompréhensible, gameplay qui n’évolue pas… le dernier né d’Eidos Montral n’est pas un jeu indispensable. Il pourra vous permettre d’attendre d’éventuels meilleurs jeux d’infiltrations tels que Metal Gear Solid V The Phantom Pain ou Styx, mais ne vous ravira guère plus que ça.
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