Il y a quelques jours, Sony Japan a annoncé la méthode utilisée pour pouvoir profiter de ses anciens jeux PSP sur la future PS Vita, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette annonce n’est pas passée inaperçue.
Concrètement, le prince est simple : vous téléchargez une application sur votre PSP, vous insérez l’UMD de votre jeu que vous souhaitez disposer sur Vita, le programme l’enregistre et vous pourrez le téléchargez sur votre future console portable (et même sur PSP/PSP go). Le top non ?
En réalité, non. Sony a précisé que chaque titre ainsi enregistré sera ainsi disponible sur Vita (ou PSP/PSP go, par interopérabilité) à prix réduit, et non gratuitement, même si vous avez déjà acheté le jeu ! En gros, vous devrez passer une seconde fois à la caisse. Sony vient d’inventer la rétrocompatibilité payante.
Maintenant que nous avons tous bien pesté sur Sony, nous pouvons réfléchir. Comment, techniquement, est-il possible pour le constructeur et éditeur qu’est Sony, de savoir si l’UMD que vous avez inséré dans votre PSP est le votre ? Peut-être est-ce celui d’un(e) ami(e) ? Et oui, c’est impossible (à ma connaissance) de le deviner. On pourrait alors passer par une méthode plus archaïque qui consisterait à fournir à Sony une preuve d’achat (ticket de caisse ? photo de la boite ? ), mais deux soucis se posent : tout le monde ne garde pas ses tickets de caisse ou ses boites (sisi, ça arrive), et quoi qu’il arrive, rien ne prouve à Sony que ce n’est pas la photo/ticket du jeu d’un(e) ami(e).
Pour ce qui est des détails, le programme « d’échange » baptisé « UMD PASSPORT » fera que chaque jeu sera disponible à petit prix (en 500 et 1500 yens soit environ entre 5€ et 15€ probablement) parmi les 200 actuellement disponibles, dont la liste est consultable ici, et ce, dès le 6 décembre 2011.
J’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas comment prouver de manière irréfutable que je suis bien le propriétaire du jeu en question, sur UMD. De fait, Sony se prémuni d’une éventuelle fuite en faisant passer le consommateur par la case caisse « au cas où ». Quoi qu’il en soit, ce « au cas où » me gène et j’aurais préféré que Sony ne fasse rien du tout si c’était pour proposer ce genre de « solution ».
Pour ma part, j’ai toujours ma PSP Fat de première génération, depuis Août 2005 et je l’utilise toujours pour jouer à mes titres PSP donc, je ne suis pas lésé par cette histoire de rétrocompatibilité payante. Mais je pense à celles et ceux qui ne souhaitent pas se balader avec leur PSP et leur Vita en voyage s’il veulent terminer Final Fantasy Type-0 et Uncharted Golden Abyss.
Tout ça pour dire que, même si pour Sony il est impossible d’être sûr de la propriété d’un UMD, proposer ce genre de « solution » payante qui consiste à faire payer deux fois le consommateur pour avoir le droit de jouer à son jeu sur une nouvelle console est une véritable insulte aux joueurs. Même si économiquement cette mesure est justifiable par les arguments exposés ci-avant, je pense sincèrement que le constructeur japonais aurait dû tout simplement s’abstenir pour préserver son image car il ne faut pas se leurrer, elle en prend bel et bien un coup.
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